L’École du 20 : transmettre la culture du vin avec exigence et passion
- Benjamin Finzi
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 14 heures
Fondée par le Maître sommelier Raphaël Pierre-Bianchetti, L’École du 20 propose des formations professionnelles dédiées à la connaissance des vins et aux métiers qui l’entourent. Dans ce témoignage, il revient sur la création de son école, son approche pédagogique immersive, la préparation de son audit de surveillance Qualiopi et partage ses attentes vis-à-vis du certificateur.

Bonjour Monsieur Pierre-Bianchetti; Vous êtes maître sommelier et vous avez développé une expertise forte autour des vins corses. Pouvez-vous revenir sur votre parcours et nous expliquer comment il vous a conduit à créer L’École du 20 ?
De retour en Corse, j’ai rejoint le domaine familial, non pas sur la partie viticole mais plutôt sur l’accueil, la commercialisation et l’événementiel : tout ce qui relie le vin aux gens. Au bout d’un cycle, comme j’aime l’appeler, j’ai ressenti le besoin de m’émanciper et d’aller vers ce qui me passionnait le plus : la transmission.
J’ai enseigné dans des lycées hôteliers, une expérience qui m’a profondément marqué. J’y ai vite compris que la formation n’a pas la même résonance selon les publics : les adultes en reconversion, motivés par un choix mûri, amènent une dynamique d’échange et d’engagement particulièrement stimulante. C’est ce qui m’a conduit à créer L’École du 20, pour proposer des formations professionnelles à la fois accessibles, exigeantes et ancrées dans la réalité du secteur.

La formation me permet aussi de mettre en valeur un vignoble qui me tient à cœur : les vins corses. Leur singularité – diversité des cépages autochtones, richesse des micro-terroirs, identité insulaire – constitue un formidable support pédagogique. Le vin corse a une âme ; transmettre cette âme, c’est transmettre une culture.
Enfin, je crois profondément au plaisir d’apprendre. À l’École du 20, nous avons même créé un escape game autour du vin. Quand on prend du plaisir, on apprend mieux.

Votre pédagogie repose sur une approche accessible et immersive. Comment concevez-vous cet apprentissage par la pratique, et en quoi répond-il aux besoins des professionnels du secteur ?
Notre public est très varié : futurs sommeliers, cavistes, commerciaux pour des domaines viticoles, distributeurs, restaurateurs.
Pour garantir une formation pertinente, nous commençons toujours par évaluer le niveau et les objectifs de chacun.
Cela permet d’adapter le programme, d’harmoniser les acquis et de construire une trajectoire réaliste, notamment dans nos formations courtes.

L’apprentissage repose avant tout sur la pratique : dégustation, observation, manipulation, analyse sensorielle. L’objectif est que chaque apprenant sorte non seulement avec des connaissances, mais surtout avec des compétences mobilisables immédiatement.
Le secteur évolue rapidement. La consommation de vin baisse ; les sommeliers doivent aujourd’hui savoir conseiller des boissons alternatives : kombucha, kefir, bières artisanales, cocktails, accords sans alcool… Notre pédagogie intègre ces mutations permanentes pour préparer les professionnels d’aujourd’hui et de demain.
Les retours de nos apprenants et de nos partenaires nourrissent en continu notre réflexion. Voir nos anciens élèves progresser dans le métier est une grande fierté, et confirme que notre approche fondée sur l’écoute, l’adaptation et la remise en question répond aux besoins du terrain.
Votre prochain audit de surveillance Qualiopi aura lieu en mars 2026. Comment vous préparez-vous à cette échéance, et quels sont les points clés pour aborder cet audit sereinement ?
Avec l’expérience des trois audits déjà réalisés — initial, surveillance et renouvellement — nous avons structuré notre organisation pour aborder sereinement cette nouvelle échéance. Le référentiel Qualiopi nous a permis de formaliser chaque étape du parcours : communication, inscription, accompagnement, évaluation, satisfaction. Tout est désormais cadré et intégré dans nos pratiques.
Nous avons développé des outils qui facilitent la préparation : gestion des preuves, suivi administratif, traçabilité, conformité documentaire. Je travaille en étroite collaboration avec ma collaboratrice en charge de la qualité, qui connaît parfaitement l’ensemble des exigences réglementaires.
Notre objectif est simple : que le travail se fasse au fil de l’année.
Lorsque la rigueur est constante, l’audit devient une vérification, non une source de stress.
C’est dans cet état d’esprit que nous préparons l’audit de 2026 : avec méthode, anticipation et sérénité.

Quelles sont vos attentes à l’égard de votre certificateur, et comment percevez-vous la posture des auditeurs d’ISQ Certification lors de vos audits ?
D’un certificateur, j’attends de la rigueur, de la clarté et de la neutralité. L’auditeur doit à la fois évaluer objectivement, expliquer les attendus et signaler ce qui doit être amélioré, tout en conservant une posture professionnelle et constructive.
C’est ce que j’ai retrouvé lors de mes audits avec ISQ Certification. Les échanges ont toujours été menés avec pédagogie et exigence. Lorsqu’une non-conformité est identifiée, les explications sont claires et argumentées, ce qui permet d’ajuster rapidement les pratiques. Cela installe un climat de confiance, sans jamais diminuer la rigueur.
Bien sûr, le jour de l’audit reste un moment chargé : il y a de l’émotion, une vraie pression, surtout pour un petit organisme pour qui la certification est essentielle. Mais la posture des auditeurs — leur écoute, leur méthode, leur professionnalisme — transforme cet instant en un moment réellement utile. Un audit bien mené apporte toujours une valeur ajoutée.
Pour conclure sur une note plus personnelle et à l'approche des fêtes : quel vin conseilleriez-vous pour accompagner les repas de fin d'année ?
Pour les fêtes, j’aime proposer quelque chose de différent. C’est un moment où l’on peut sortir des habitudes et remettre en lumière des vins qui ont parfois disparu des cartes. Je pense particulièrement aux vins doux naturels, aujourd’hui moins demandés et pourtant d’une richesse extraordinaire.
En Corse, nous avons une appellation magnifique : le Muscat du Cap Corse. C’est un vin muté, liquoreux, généreux, complexe, chargé de soleil. Un vin de méditation, réconfortant, qui trouve tout son sens dans la période hivernale.
On pourrait l’associer au foie gras, mais je le conseille plutôt en fin de repas. C’est un compagnon idéal d’une bûche glacée, de sorbets ou de desserts frais et rafraîchissants. Servi au bon moment, il apporte une touche douce, chaleureuse et élégante à la fin d’un repas festif.
Vous souhaitez en savoir plus sur l'école du 20 :
Site Web : https://www.ecoledu20.com/
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