INTERVIEW – Stéphanie Constantin, Dirigeante et directrice pédagogique d’Arthémon l’Art de la Formation

27 Avr 2023 | INTERVIEW, audit de surveillance, Qualiopi

 

Bonjour Madame Constantin ; pour commencer, pouvez-vous nous présenter Arthémon l’Art de la Formation et nous parler de votre modèle pédagogique axé autour des techniques théâtrales ?

Interview Arthémon

Stéphanie Constantin, Pierre-Arnaud Juin, Agnes Trede – Arthémon

Arthémon l’Art de la Formation a été fondé par Odile Poîlane en 1999 et j’ai le plaisir d’en être la gérante et directrice pédagogique depuis bientôt 10 ans.

Avec Pierre-Arnaud Juin et Sophie Roussel nous sommes trois associés. Notre équipe est constituée de comédiens et/ou metteurs en scène qui continuent à exercer dans leur    discipline    respective.    Ils    sont    formés    aux    outils    de communication et connaissent le monde de l’entreprise. Nous concevons des formations sur mesure qui s’accordent au besoin de nos clients en prenant en compte la spécificité des métiers, des fonctions des participants et la conjoncture de l’entreprise. Notre principal objectif est d’aider les individus à gagner en confort et en efficacité dans leur communication interpersonnelle. Nous intervenons essentiellement sur des thématiques d’efficacité personnelle et professionnelle, de management ou encore sur la relation client.

Nous animons également des séminaires de cohésion d’équipe et mettons en scène des conventions.

Notre savoir-faire crée du lien fondé sur le dépassement et la reconnaissance de soi, une plus grande inventivité, individuelle et collective.

Depuis 1999, nous affinons notre pédagogie associant : exigence, rigueur, souplesse et créativité.

Interview Arthémon

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Vos formations proposent de travailler sur les dimensions physique, émotionnelle et intellectuelle ; quelle complémentarité existe-t-il entre elles et pourquoi sont-elles essentielles dans le monde de l’entreprise ?

Quelle que soit notre place dans l’entreprise, qui peut faire l’économie de la communication ?
Ma réponse ? Personne ! mais c’est une mécanique qui parfois s’enraye et c’est là qu’entre en jeu les 3 dimensions complémentaires –Corps, Cœur, Cerveau– qu’un acteur sollicite pour « jouer juste ».

Cela passe d’abord par des prises de conscience puis par l’appropriation de techniques et postures physiques et mentales qui permettent de modifier des habitudes et des comportements.

Je m’explique : la dimension physique, (le Corps) permet grâce à des exercices accessibles sur : l’ancrage, le regard, la gestuelle, la voix, la respiration, de gagner en confort et en autorité naturelle, afin d’être plus présent à soi et aux autres. Elle contribue aussi à gérer le stress, à mieux faire face à la pression du quotidien.

La dimension émotionnelle (le Cœur) permet de comprendre comment se créent nos émotions, nos états et les comportements qui en découlent. Par exemple, ne pas se laisser embarquer dans l’humeur de l’autre au risque d’entrer en fusion voire, en conflit et être conscient de ce que nous renvoyons permet d’ajuster notre communication, d’écouter, d’entendre et de comprendre. Afin de s’approprier les notions de communication abordées, comme l’empathie, l’écoute active ou encore l’assertivité, nous proposons de les mettre en jeu.

En faisant toujours le pont entre l’expérience vécue lors de ces jeux et la réalité professionnelle, nous aidons chacun à réfléchir à sa pratique quotidienne et à mettre en place des solutions simples et réalistes d’évolution, là nous nous appuyons sur la dimension mentale (le Cerveau). Trouver un équilibre entre ces 3 dimensions s’exerce, comme un acteur qui se prépare avant d’entrer en scène !

Interview Arthémon

Séminaire VICTORIA FRANCE ©Arthémon

Si ce soir je joue une comédie, mais que ma journée a été un enchaînement de catastrophes, je ne vais pas arriver au théâtre en disant : « Heu, désolée, ce soir ce sera tragédie ! », non je vais dans ma coulisse me préparer physiquement, émotionnellement et mentalement. Je retrouve mon ancrage, ma respiration pour ne pas me laisser déborder par mes émotions, ni par mes idées noires ! et comme je me suis approprié le texte et la mise en scène, que j’ai répété avec mes partenaires, je pourrais le temps de la représentation être dans mon rôle en faisant de mon mieux.

Pour un manager qui viendrait mobiliser son équipe sur un nouveau projet, mais qui sort d’une réunion difficile, qui est sous pression, en colère… c’est pareil ! S’il enchaîne sans passer par la case « je me pose, je respire, je prends du recul en refaisant le film de ce que je veux dire et à qui », il y a de fortes chances pour que le message ne passe pas, qu’il soit destabilisé par une question, un comportement et qu’au final, personne ne s’engage, qu’il en ressorte frustré, ses collaborateurs aussi, avec en prime une étiquette peu flatteuse accrochée dans le dos ! Alors que s’il avait pris ce temps de « respiration » le résultat aurait sûrement été différent.

Changer d’habitude nécessite de faire autrement, d’accepter de se tromper, d’oser se lancer et d’utiliser les ressources parfois insoupçonnées qui sommeillent en chacun de nous.

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Vous avez validé votre audit de surveillance Qualiopi le mois dernier ; avez-vous rencontré des difficultés particulières lors de cet audit ? Quelles ont été les principales différences avec l’audit initial Qualiopi ?

Oui nous avons validé notre audit de surveillance et tout s’est bien passé !

Avec Sophie Roussel, cela nous a demandé moins de travail de préparation que l’audit initial. Pourquoi ? Parce que le process que nous avons mis en place nous l’utilisons au quotidien.

Il s’agissait donc de vérifier si nous répondions toujours aux critères, si nous étions bien dans les clous du référentiel Qualiopi.

L’auditrice nous a contacté en amont ce qui nous a permis de bien valider ses attentes, le déroulement de l’audit et de préparer tous les documents nécessaires. Nous nous sommes appuyés sur la Plan d’audit de surveillance qui nous a été adressé en amont.

Comme l’audit s’est déroulé en visio, nous nous sommes connectées une semaine avant la date afin de vérifier que tout fonctionnait pour ne pas avoir de mauvaise surprise le jour J.

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Vous êtes certifié Qualiopi depuis novembre 2020. Selon vous, quels bénéfices la marque de garantie Qualiopi a-t-elle apporté à votre organisme ?

En effet nous n’avons pas attendu que Qualiopi devienne obligatoire pour nous lancer dans le processus. Nous avions eu la même démarche avec DataDock.

L’idée était d’anticiper pour avoir le temps de travailler sur ce dossier. Faire le point sur le processus existant et l’ajuster, en apportant des éléments de preuve pour les indicateurs à valider. Cela demande de l’organisation, de la rigueur et pour une structure comme la nôtre il me semble que c’est la pierre angulaire de notre longévité.

Depuis 24 ans de grands comptes (publics et privés), comme des PME, nous font confiance pour notre sérieux et pour la qualité de notre travail. Qualiopi nous permet d’attester par exemple auprès de nouveaux clients que nous sommes engagés dans un processus continu de qualité.

Pour répondre à des appels d’offre, comme pour obtenir le financement par des fonds mutualisés (OPCO) Qualiopi peut devenir le sésame !

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Question décalée : à l’ère de la transformation digitale et de la numérisation des échanges, comment adapter l’art de la communication ?

Bien sûr nous nous sommes interrogés sur la faisabilité de transposer nos formations sur les outils digitaux.

Avec Pierre-Arnaud Juin qui conçoit également des modules de formation, nous sommes rapidement tombés d’accord sur le fait que la dimension humaine de la relation ne peut pas être remplacée par un outil digital.

Les thématiques que nous abordons, comme la prise de parole, la gestion des émotions, le management relationnel… nécessitent de se retrouver en « vrai » ! C’est ce que les participants apprécient : se découvrir ou redécouvrir, échanger, expérimenter, tout cela crée du lien et permet d’optimiser le temps passé en formation, d’acquérir des outils concrets, utilisables immédiatement. D’ailleurs lorsque les formations ont pu reprendre en salle après la crise Covid, nous avons eu un grand nombre de demandes sur ces thématiques.

Les outils digitaux peuvent être de vrais supports en amont ou en aval d’une formation, pour recueillir les attentes des participants ou encore pour un quizz après une session. Si la numérisation, en utilisant moins de papier, répond par exemple à des enjeux écologiques, de mon point de vue il ne faut pas oublier que derrière un écran, il y a une personne.

Sophie Roussel qui est responsable administrative d’Arthémon, déplore que les échanges au téléphone se raréfient au profit de la digitalisation, de process parfois lourd et que bien souvent à défaut d’être un gain de temps c’est une perte !

Alors oui il faut savoir s’adapter et transposer ce qui peut l’être. Le théâtre existe depuis l’antiquité, ses outils n’ont pas pris une ride ! Pourquoi ? parce que le théâtre s’adapte à son époque au contexte, aux individus et tend un miroir à ses contemporains. A nous de continuer d’être créatifs en proposant des modules vivants qui répondent aux attentes de nos commanditaires et des participants en respectant la singularité de chacun, c’est peut-être ça l’art du rebond en formation !

Interview Arthémon

Séminaire Campus Actif au Pouligen ©Arthémon

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