Bonjour Madame Fournier ; pour commencer, pourriez-vous nous présenter votre organisme et sa raison d’être ?
PROGRESSIO est un organisme de formation en langues que j’ai créé en 1981. Étant moi-même d’origine gréco-brésilienne, issue d’une famille et d’un parcours des plus internationaux, mon intérêt pour les langues et l’interculturel a toujours été des plus naturel, c’est l’histoire de ma vie !
PROGRESSIO a pour credo de proposer des formations privilégiant les dimensions interpersonnelles et culturelles de l’apprentissage des langues. Nos formations sont individualisées, l’humain est toujours érigé en priorité absolue, et nos formateurs sont sélectionnés pour leurs compétences pédagogiques évidemment, mais aussi pour leur expérience dans le secteur professionnel, et à l’international. Nos formateurs sont ainsi capables de comprendre leurs stagiaires et de leur apporter exactement ce dont ils ont besoin. Je pense que c’est un des facteurs pour lesquels nous existons maintenant depuis plus de 41 ans !
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Vous proposez sur votre site l’enseignement à distance ; en quoi l’apprentissage des langues se prête-t-il particulièrement bien à un enseignement en ligne ?
L’apprentissage des langues, c’est l’apprentissage de la communication, et le numérique est aujourd’hui un des modes prédominants de communication. Il est donc naturel que notre secteur l’utilise.
L’enseignement en ligne permet par ailleurs de partager une variété de supports d’enseignements que le livre classique ne permettait pas. Exercices interactifs, supports multimédias, ressources culturelles ou d’actualité, tout est possible en ligne, et notre curiosité est la seule limite.
Ensuite, l’enseignement à distance peut apporter une plus grande flexibilité aux formateurs comme aux stagiaires. La plupart de nos stagiaires sont actifs, ils voyagent, ils ne peuvent pas toujours être physiquement présents à leurs leçons, et le numérique permet une continuité de l’enseignement dans ces situations. L’idéal est de pouvoir combiner l’enseignement à distance et en présentiel. L’immense majorité de nos stagiaires nous le disent : rien ne remplace l’humain.
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La démarche de certification Qualiopi vous a-t-elle permis d’accélérer la digitalisation de votre offre de formation ? Si oui, dans quelle mesure ?
Qualiopi encourage un suivi des compétences des formateurs. Pendant la Covid, presque tous nos cours sont passés en distanciel et certains formateurs n’étaient pas à l’aise avec tous les outils à leur disposition. Le souci de veille et de formation de nos équipes nous a permis de les accompagner dans cette transition nécessaire.
L’enseignement en ligne requiert par ailleurs plus de méthodologie : les formateurs doivent préparer les cours en ligne méticuleusement pour que tout se passe bien. Cela est tout à fait dans l’esprit des certifications Qualiopi.
Enfin, les contenus de formation digitalisés peuvent être plus facilement fédérés et partagés : nous pouvons mettre à disposition plus de supports pour nos formateurs, et le suivi de l’enseignement est facilité.
Notons que la plupart de ces bonnes habitudes s’appliquent aussi aux cours en face à face puisque nombre de nos formateurs utilisent des supports multimédias en ligne pendant les leçons en présentiel aussi.
Qualiopi nous a aussi poussés à digitaliser nos processus en interne, d’un point de vue administratif.
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Vous avez récemment validé votre audit de surveillance Qualiopi ; comment vous y êtes-vous préparé ?
Cristina Fournier, Directrice de PROGRESSIO
Nous sommes certifiés OPQF depuis 2002, et Qualiopi depuis 2020. Nous avons donc intégré depuis longtemps dans notre fonctionnement interne les mécanismes qualité préconisés par
Qualiopi.
Pour nous préparer à l’audit, nous avons suivi plusieurs webinaires. Il est important de rester à jour, et la veille nous tient à cœur.
Qualiopi fournit un document très détaillé concernant les critères de certification. Nous l’avons méthodiquement analysé pour rassembler en amont les éléments justifiants de la conformité de notre fonctionnement.
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Question décalée : que pensez-vous de l’hégémonie des anglicismes dans le monde professionnel ?
Nous sommes un organisme de formation inter-linguistique et interculturel, nous sommes donc réticents à l’hégémonie d’une langue ou d’une culture.
L’informatique par exemple n’était au départ qu’une affaire d’ingénieurs, de gens formés aux Etats-Unis, il était normal que tous leurs logiciels soient en anglais. Maintenant c’est devenu un outil de travail universel, et il n’y a aucune fatalité à ce que ces systèmes d’information soient en anglais. On un jargon souvent approximatif incompréhensible pour la plupart des employés, faute de formation appropriée.
L’impérialisme linguistique a même parfois des conséquences dramatiques : au début des années 2000, à l’hôpital d’Épinal, des patients cancéreux décèdent du fait d’une utilisation défectueuse d’un appareil de radiothérapie qui ne disposait pas de notice d’utilisation en français.
Je défends l’apprentissage des langues, cela permet une ouverture vers d’autres cultures, d’autres horizons. En revanche notre langue est le reflet de notre culture, celle dans laquelle on a grandi et qui fait un des liens principaux de la communauté à laquelle on appartient.
Ayant dit cela, nous devons aussi nous rappeler que nous parlons de langues vivantes, dont le propre est d’évoluer. Le français que nous parlons maintenant s’est enrichi de mots latins, anglo-saxons, arabes etc. sans que nous y pensions. Le français a lui aussi « envahi » d’autres langues et d’autres secteurs. Le russe a absorbé beaucoup de mots de français par effet de mode au début du 20ème siècle. Le français est la langue universelle de la danse classique car Louis XIV l’a exportée… Au gré des migrations, des modes, des innovations, nos langues changent et c’est très bien, ça signifie qu’elles vivent ! Mais veillons à ce que ces changements les enrichissent, à ce que nos cultures s’enrichissent les unes les autres.
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